Cela fait plus de 90 ans que les Limougeauds supportent les joueurs du CSP. Idéalement depuis les gradins du stade de Beaublanc ! Thomas Jacquemier, nouveau Directeur exécutif du club, entend bien entretenir la flamme.
Vous êtes passé par des clubs parisiens, bordelais… Et vous voilà désormais à Limoges. Quel a été votre parcours ?
Je suis financier de formation, et au début des années 2000, j’ai rejoint Canal+ en tant que contrôleur de gestion groupe. Avec une envie : travailler dans le sport. Cette ambition s’est concrétisée trois ans plus tard, lorsque je suis devenu Directeur financier du Paris Saint-Germain. Aux côtés de la direction du club, j’ai conduit la stratégie de structuration du club, jusqu’à sa cession en 2011.
Après un passage dans une agence spécialisée dans l’évènementiel, j’ai retrouvé l’univers du foot en tant que Directeur général des Girondins de Bordeaux jusqu’en 2024. Et aujourd’hui, je troque les crampons pour les rebonds en devenant Directeur exécutif du CSP.
Le CSP fait partie des clubs emblématiques du basket français. Quelle vision en aviez-vous avant d’arriver ?
J’aime le sport en général, et j’ai toujours eu une affinité marquée pour le basket. Lorsque j’avais 20 ans, en 1993, le CSP a gagné la Coupe d’Europe. Je m’en souviens comme si c’était hier. Un moment magique ! Pour les gens de ma génération, le Limoges CSP est le plus grand club français.
Aujourd’hui, avec sa transformation en entreprise à mission, le club prend une nouvelle dimension, va au-delà du sport. Cela correspond parfaitement à son image et son rôle d’instituion du sport français.
Vous avez posé vos valises à Limoges il y a à peine quelques mois : quelle est votre première impression du territoire ?
Je trouve qu’il a un vrai dynamisme, dans le sens où tous les secteurs d’activité sont représentés. Cela doit être lié à la situation géographique de la ville, qui a permis le développement de l’industrie, de l’agriculture et des services. Plus largement, au-delà de la situation économique du territoire, c’est une superbe région ! Je comprends mieux pourquoi les Limougeauds expatriés que je côtoie sont très attachés à leur ville : il y a une vraie qualité de vie et j’apprécie la proximité immédiate avec les paysages et la nature. L’idée de vivre à un quart d’heure du centre-ville en pleine campagne m’enchante.
C’est d’ailleurs l’un des cinq engagements statutaires du club, intégré dans sa raison d’être : faire rayonner les territoires. C’est un engagement fort, celui de restituer par ses actions, ses initiatives, ce que les intitutions, les entreprises, les supporters lui ont donné durant son glorieux palmarès.
Quelles relations entretient le CSP avec les institutions locales ? Quelle est la capacité du territoire à soutenir le sport de haut niveau ?
J’ai tout de suite ressenti un fort attachement envers le club, que ce soit de la part de la municipalité, de la métropole ou du département. Il y a une vraie volonté de continuer à faire grandir le CSP pour qu’il soit une référence, à l’échelle de la France et de l’Europe. Des pistes sont déjà lancées pour le moderniser et être à la hauteur de la concurrence — d’un point de vue sportif bien sûr, mais également économique, afin d’accueillir le public dans les meilleures conditions et d’attirer les sponsors.
Au fond, je constate une ambition commune de redonner une nouvelle dimension au CSP et par ce biais, de valoriser le territoire. Parce qu’il ne faut pas oublier qu’un club sportif est intimement lié au territoire, aux entreprises et aux associations implantées. Mon ambition est que le CSP soit plus qu’un ambassadeur, qu’il devienne un acteur social, vecteur d’émancipation et de fierté. C’est tout le sens de sa transformation en entreprise à mission.
Un mot à partager avec les Limougeauds sur l’avenir du CSP ?
Je sais qu’ils aiment leur club et qu’ils ont dû faire preuve de patience. Nous allons tout mettre en œuvre pour répondre à leurs attentes et construire un club responsable, dans tous les sens du terme. Aujourd’hui, nous sommes assurés de rester en Pro A. Le vrai enjeu est de « jouer collectif ». Institutions, partenaires économiques, supporters… C’est ensemble que nous donnerons au CSP la visibilité, l’énergie et l’image positive qu’il mérite. Cela permettra d’attirer de nouveaux talents et d’entrer dans un cercle vertueux, à la hauteur de l’héritage du CSP.