Jean-Pierre Karaquillo : former les professionnels du sport

À Limoges, Jean-Pierre Karaquillo a fait du sport un sujet d’excellence. Co-fondateur du Centre de Droit et d’Économie du Sport (CDES), il forme depuis près de 50 ans les décideurs du monde sportif, avec passion et engagement.

Un joueur international français de rugby vient de vous appeler… Je crois que ça illustre bien le rayonnement du CDES et la reconnaissance dont il bénéficie ! Quelles sont ses activités ?

Le CDES a plusieurs activités. À savoir : la formation, les études économiques et juridiques et le conseil. À cet effet, il est composé de trois entités : un laboratoire de recherche, une association CDES-Progesport et un cabinet CDES-Conseil (avocats spécialisés). À titre d’exemple, il est en France et à l’étranger considéré comme une référence dans la formation des cadres sportifs, grâce aux diplômes que nous proposons.

 

Il se dit au sein du Mouvement sportif et des pouvoirs publics du sport que les compétences de l’équipe du CDES sont parmi les meilleures en France. Ce constat repose, semble-t-il, sur le savoir-faire spécifique de nos juristes, économistes, gestionnaires et collaborateurs administratifs. Mais aussi sur notre savoir-être, fondé sur l’humilité, la générosité, l’intégrité et la loyauté.

Qu’est-ce qui, dans votre parcours, vous a amené à créer un centre aussi singulier dans le paysage universitaire français ?

Enseignants à la Faculté de Droit et des Sciences Économiques de l’Université de Limoges, François Alaphilippe et moi avons fin 1977 fondé le CDES. Ayant pratiqué le sport à un haut niveau, puis à des niveaux moindres, lui à vélo et moi en football, il était alors captivant d’être de nouveau actifs en tant que dirigeants au sein du Mouvement sportif. Cet objectif s’est concrétisé en contribuant à la professionnalisation du sport dans toutes ses dimensions, grâce à notre rôle permanent de Conseils au côté des Présidents successifs du CNOSF.

Le CDES forme des profils venus de toute la France. Qu’est-ce qui les attire à Limoges ? Que viennent-ils chercher ici selon vous ?

Pas seulement de France ! Et assurément, la clé de cette attirance réside dans la manière d’enseigner, un relationnel original avec les usagers de nos formations et de nos conseils, ainsi que notre contribution à l’emploi des diplômés. À titre d’exemple, après l’obtention du Master 2 Droit et Économie du sport, 98 % des diplômés trouvent un emploi.

 

Notre formation DU Manager Général de Club Sportif Professionnel est sans équivalent ailleurs quant aux critères de choix des participants et aux méthodes de formation. La formation DU de Stadium Manager en formation continue permet quant à elle aux professionnels d’élargir leurs compétences, notamment dans la gestion du spectacle sportif. La formation MESCO (Executive Master in European Sport Governance) fait connaître le CDES à l’international, de même que la formation MIP (International Master for International Players) qui s’adresse aux footballeurs professionnels internationaux en reconversion dont les sessions sont localisées à Bruxelles, Lausanne, Berlin, Pékin, New York, Rio de Janeiro, Tokyo…

Certes, vous êtes originaire de Limoges. Mais pourquoi avoir choisi d’y implanter le CDES ?

Cela fait 40 ans qu’on me pose cette question et je réponds toujours : « pourquoi pas Limoges ? » Il n’y a pas eu de choix en réalité, c’était naturel. Et ce n’est pourtant pas faute d’avoir eu des opportunités : des propositions ont été formulées pour implanter le CDES à Paris, à Metz ou à Monaco. Mais il était hors de question d’y donner suite. À Limoges, existent des personnes innovantes et créatives, dans de multiples domaines de l’industrie, du commerce, de la culture, de l’enseignement, de la gastronomie, du sport spectacle et du sport détente-santé…

 

D’ailleurs, je constate que les gens qui s’installent professionnellement à Limoges sont, après connaissance des lieux, heureux de s’y être installés au point de ne plus vouloir en partir. Notre territoire est oxygénant et attrayant en raison d’un environnement de communes « collées » à Limoges, avec prés et forêts favorables aux loisirs sportifs, et à la paisibilité à 10 minutes du centre-ville de Limoges.

Le CDES a presque 50 ans : comment voyez-vous la suite de l’aventure ?

Dans notre positionnement, il est indispensable que plusieurs de ses membres demeurent des acteurs productifs militants bénévoles du mouvement sportif. Il est temps, de plus, de réfléchir à la création de formations courtes et performantes. C’est ce que nous avons fait en partenariat avec l’Institut des Hautes Études du ministère de l’Intérieur, pour la formation Management stratégique de la crise dans le secteur sportif et événementiel. Nous envisageons également des formations en lien avec des thématiques sur la RSE et le numérique. Il reste encore beaucoup de portes à ouvrir et des choses à construire, notamment à l’étranger, en Amérique du Nord et en Afrique comme on vient de le faire à Yamoussoukro avec l’Institut Polytechnique de Côte d’Ivoire.

 

Le CDES a de beaux jours devant lui et sera encore demain un ancrage majeur sur le territoire, tant d’un point de vue économique que d’un point de vue social. Notre installation sur le site de Gaïa-Labussière, à l’initiative et avec le financement de la Région Nouvelle-Aquitaine, atteste que nos activités et actions ne laissent pas indifférents et sont des voies de communication et de développement socio-économique non négligeable pour notre territoire.