Jean-Pierre Karaquillo : former les professionnels du sport
À Limoges, Jean-Pierre Karaquillo a fait du sport un sujet d’excellence. Co-fondateur du Centre de Droit et d’Économie du Sport (CDES), il forme depuis près de 50 ans les décideurs du monde sportif, avec passion et engagement.
Un joueur international français de rugby vient de vous appeler… Je crois que ça illustre bien le rayonnement du CDES et la reconnaissance dont il bénéficie ! Quelles sont ses activités ?
Le point de départ, c’est très certainement ma passion du foot. J’ai été très tôt, dès cadet, intégré avec les joueurs et l’entraîneur du secteur professionnel, au sein du Limoges FC, puis, en junior, avant d’y être joueur auprès des professionnels, avant de m’orienter dans le droit. En 1975, alors que j’étais chargé de cours (avant d’être reçu à l’agrégation de droit privé en 1980), j’ai rencontré François Alaphilippe, professeur agrégé venu de Poitiers et figure reconnue dans le monde du cyclisme. C’est ensemble que nous avons fondé le CDES enfin 1977, en tant que laboratoire de l’Université de Limoges.
Ayant tous les deux pratiqué le sport depuis notre enfance et à un haut niveau et ensuite à des niveaux moindres, il était captivant d’y être de nouveau actif! Le CDES a été notre moyen de revenir dans ce milieu et de contribuer à l’évolution du sport en général, alors que rien n’existait de structuré, à l’époque, dans le domaine de l’économie et du droit sportif. Nous avons avancé à tâtons, simplement avec la conviction de vouloir aider à la professionnalisation du sport (avec l’appui du CNOSF où nous sommes devenus conseillers des Présidents), qui était insuffisamment développée quand nous étions nous-mêmes sportifs.
Qu’est-ce qui, dans votre parcours, vous a amené à créer un centre aussi singulier dans le paysage universitaire français ?
Le point de départ, c’est très certainement ma passion du foot. J’ai été très tôt, dès cadet, intégré avec les joueurs et l’entraîneur du secteur professionnel, au sein du Limoges FC, puis, en junior, avant d’y être joueur auprès des professionnels, avant de m’orienter dans le droit. En 1975, alors que j’étais chargé de cours (avant d’être reçu à l’agrégation de droit privé en 1980), j’ai rencontré François Alaphilippe, professeur agrégé venu de Poitiers et figure reconnue dans le monde du cyclisme. C’est ensemble que nous avons fondé le CDES enfin 1977, en tant que laboratoire de l’Université de Limoges.
Ayant tous les deux pratiqué le sport depuis notre enfance et à un haut niveau et ensuite à des niveaux moindres, il était captivant d’y être de nouveau actif! Le CDES a été notre moyen de revenir dans ce milieu et de contribuer à l’évolution du sport en général, alors que rien n’existait de structuré, à l’époque, dans le domaine de l’économie et du droit sportif. Nous avons avancé à tâtons, simplement avec la conviction de vouloir aider à la professionnalisation du sport (avec l’appui du CNOSF où nous sommes devenus conseillers des Présidents), qui était insuffisamment développée quand nous étions nous-mêmes sportifs.
Le CDES forme des profils venus de toute la France. Qu’est-ce qui les attire à Limoges ? Que viennent-ils chercher ici selon vous ?
Pas seulement de France ! Et assurément, la clé de cette attirance réside dans notre relationnel original avec les usagers de nos formations et de nos conseils, ainsi que notre contribution à l’emploi des diplômés. A titre d’exemple, après l’obtention du Master 2 Droit et Economie du sport, 98 % des diplômés trouvent un emploi.
La formation DU Manager Général de Club Sportif Professionnel est un peu différente, car elle dure deux ans avec 12 sessions de 3 à 4 journées chacune. Ce cycle d’études est sans équivalent ailleurs quant aux critères de choix des participants et aux méthodes de formation. La formation DU de Stadium Manager en formation continue permet quant à elle aux professionnels d’élargir leurs compétences, notamment dans la gestion du spectacle sportif. La formation MESCO (Executive Master in European Sport Governance) fait connaître leCDES à l’international, tandis que la formation MIP (International Master for International Players) s’adresse aux footballeurs professionnels internationaux en reconversion.
Certes, vous êtes originaire de Limoges. Mais pourquoi avoir choisi d’y implanter le CDES ?
Cela fait 40 ans qu’on me pose cette question et je réponds toujours : « pourquoi pas Limoges ?» Il n’y a pas eu de choix en réalité, c’était naturel. Et ce n’est pourtant pas faute d’avoir eu des opportunités : des propositions ont été formulées pour implanter le CDES à Paris, à Metz ou à Monaco. Mais il était hors de question d’y donner suite. À Limoges, existent des personnes innovantes et créatives, qui sont extrêmement performantes dans la continuité, dans de multiples domaines de l’industrie, du commerce, de la culture, de l’enseignement, de la gastronomie… qui rendent la vie de tous les jours, ou périodiquement, agréable et animée.
D’ailleurs, je constate que les gens qui s’installent professionnellement à Limoges sont, après connaissance des lieux, heureux de s’y être installés au point de ne plus vouloir en partir. Notre territoire est oxygénant et attrayant du fait d’un environnement de communes « collées » à Limoges avec champs et forêts favorables aux loisirs sportifs et à la paisibilité à 10 minutes du centre ville de Limoges. Qui peut en dire autant aujourd’hui dans d’autres territoires d’une agglomération de 210 000 habitants?
Le CDES a presque 50 ans : comment voyez-vous la suite de l’aventure ?
Je pense qu’il est temps de réfléchir à la création de formations courtes et performantes. C’est ce que nous avons fait en partenariat avec l’Institut des Hautes Études du ministère de l’Intérieur, pour la formation Management stratégique de la crise dans le secteur sportif et événementiel. Nous envisageons également des formations en lien avec des thématiques sur la RSE et le numérique. Il reste encore beaucoup de « portes à ouvrir » et des choses à inventer et à construire. Nos atouts de crédibilité, de créativité, de refus d’individualisme vont y contribuer et participeront à mieux faire apprécier le bonheur à être citoyen, ou résident passager régulier, de notre territoire. Il faut également continuer à coopérer avec des pays étrangers, en particulier en Afrique en aidant, parrallèlement, à y faire connaître nos pépites locales, par exemple en Côte d’Ivoire, les Arts du feu.
Pour ma part, il est naturel, comme d’autres l’ont fait pour moi, d’aider les gens à s’insérer dans le tissu socio-économique, de s’intéresser à leur évolution et de rester connecté avec les acteurs du milieu sportif. Et dans ce sens, le fil conducteur de mon parcours a été depuis des décennies, et est toujours à ce jour, de partager et de transmettre. Il est généré par le soutien et le regard bienveillant de bonnes rencontres et d’une motivation extrême qui est l’ADN de ceux pour qui le sport est un facteur d’épanouissement et de sens des réalités.
Le CDES a de beaux jours devant lui (et sera encore demain un ancrage majeur sur le territoire tant d’un point de vue économique que d’un point de vue social) avec l’ensemble de ses membres qui, au-delà des mots, rejettent dans leurs activités et leurs agissements au quotidien, les futilités du centré sur soi-même au profit du bien-être collectif.
Notre installation sur le site de Gaïa, à l’initiative et financement de la Région Nouvelle-Aquitaine, atteste que nos activités et actions ne laissent pas indifférents et que nous sommes une voie de communication qui participe à l’attrait de notre territoire Haut-viennois tout en faisant plaisir à ceux, nombreux, qui viennent nous y rencontrer.