Et bien, on peut dire que j’ai quasiment fait toutes mes études de médecine à Limoges. Excepté pendant deux ans, que j’ai passés au sein de l’institut Gustave Roussy à Villejuif en région parisienne, le premier centre de lutte contre le cancer en France et en Europe.

Durant mon internat, je me suis spécialisée dans la prise en charge des cancers de la femme et des tumeurs cérébrales. Il y a deux ans, j’ai été nommée professeure de cancérologie — l’une des plus jeunes paraît-il ! Depuis, j’enseigne à la faculté de médecine de Limoges, en parallèle de mes responsabilités en tant que cheffe du service d’oncologie au CHU de Limoges.

Je suis profondément attachée à Limoges. C’est ici que j’ai grandi et que j’ai fait mes études. Au fond, on peut dire que c’est grâce au CHU de Limoges, et à toutes les personnes qui m’ont accompagnée durant ces années, si j’en suis là aujourd’hui !

Il me semblait que c’était un juste retour des choses : après y avoir été formée, cela me paraissait évident de mettre mes compétences et mon expertise au service du CHU. D’autant plus qu’il me tenait à cœur de travailler pour l’hôpital public.

En toute honnêteté, le système de santé est en difficulté, ici comme partout en France. Pour autant, nous sommes loin d’être les plus mal lotis ! À Limoges, et plus largement dans le Limousin, les services de proximité fonctionnent bien et les patients ne subissent pas de longs délais de prise en charge. À titre d’exemple, nous avons suffisamment de lits en soins palliatifs, contrairement à d’autres territoires.

Et puis — je parle pour le CHU — les équipes soignantes sont dévouées et engagées à offrir un service de qualité, à toutes et tous sans distinction.

Vous savez, être à Limoges ne signifie pas être isolé. Bien au contraire ! Au CHU, nous bénéficions de moyens techniques et humains importants. Mais notre véritable atout, c’est d’avoir réussi à créer des partenariats avec des établissements de renom. Le CHU fait notamment partie du réseau Unicancer, qui regroupe 18 centres de lutte contre le cancer : cela nous permet de partager nos connaissances en cancérologie, de faire progresser la recherche et de garantir un haut niveau d’expertise, même sur des sujets pointus.

En ce qui me concerne, j’entretiens toujours des liens étroits avec les équipes du centre Gustave Roussy. En particulier avec le Pr Fabrice André, aujourd’hui reconnu internationalement pour ses travaux sur le cancer du sein. Et je n’hésite pas à solliciter des collègues lorsque j’ai besoin d’approfondir un sujet ou de réaliser un essai clinique. Lorsqu’une de mes patientes me confie se sentir aussi bien accompagnée au CHU de Limoges qu’à Gustave Roussy, c’est une belle victoire.

Pour les étudiants, il y a une particularité très appréciable à Limoges : la Faculté est située juste à côté du CHU. Cela veut dire que tout est sur place, qu’il y a une vraie synergie et qu’il n’est pas nécessaire de prendre les transports. Et puis, la Faculté est à taille humaine. Tout comme la ville d’ailleurs, qui offre un cadre de vie très agréable.

Enfin, soulignons l’émulation qui règne ici : je suis loin d’être la seule à bénéficier d’une reconnaissance nationale ! Dans chaque service, il y a des talents qui trouvent une écoute attentive et les moyens de faire émerger des projets ambitieux.